7e dimanche de pâques année C
Evangile de Jésus Christ selon st Jean (Jn 17, 20-26)
Les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi : « Père saint, 20 Je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi.
21 Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé.
22 Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes UN :
23 moi en eux, et toi en moi. Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé.
24 Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, ils soient eux aussi avec moi, et qu’ils contemplent ma gloire, celle que tu m’as donnée parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde.
25 Père juste, le monde ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu, et ceux-ci ont reconnu que tu m’as envoyé.
26 Je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai connaître, pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que moi aussi, je sois en eux. »
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Les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi : « Père saint,
Ce n’est pas la seule occasion où nous voyons Jésus en prière par exemple simplement dans l’Evangile de Saint Luc :
- Comme tout le peuple se faisait baptiser et qu’après avoir été baptisé lui aussi, Jésus priait, le ciel s’ouvrit. (Lc 3,21)
- Mais lui se retirait dans les endroits déserts, et il priait. (Lc 5,16)
- Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage devint autre, et son vêtement devint d’une blancheur éblouissante. (Lc 9,29)
- À l’heure même, Jésus exulta de joie sous l’action de l’Esprit Saint, et il dit : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange (Lc 10, 21)
- Puis il s’écarta à la distance d’un jet de pierre environ. S’étant mis à genoux, il priait (Lc 22,41)
- Entré en agonie, Jésus priait avec plus d’insistance, et sa sueur devint comme des gouttes de sang qui tombaient sur la terre. (Lc 22,44)
Comme nous le voyons la plupart du temps nous ne savons pas ce que le Seigneur dit, Ces chapitres de l’évangile de saint jean sont donc pour nous d’une importance capitale.
Les deux premiers éléments que nous recevons ici sont « les yeux levés au ciel » et « Père saint ». Le premier nous indique l’importance de la prière du corps. Nous savons que Dieu est partout, nous connaissons l’union indescriptible du Christ avec le Père. Si donc malgré cela Il lève les yeux au ciel ce n’est pas pour chercher le Seigneur on ne sait où, mais c’est pour que son corps participe à sa prière. Le second nous montre que le Christ ne parle pas du Père seulement pour ses disciples mais c’est bien ainsi qu’Il s’adresse à Dieu, telle est sa vraie relation, nous entrons dans l’intimité des personnes divines.
Et nous ? Quelle est notre prière ? savons-nous prier avec notre corps, notre tête et notre cœur ?
Notre prière nous permet-elle de dévoiler notre intimité au Seigneur, et d’entrer dans la sienne ? Est-elle un véritable cœur à cœur ?
20 Je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi.
Voici maintenant le type de prière du Seigneur : il intercède pour les croyants : d’abord pour ses disciples mais aussi pour tous ceux qui deviendront ses disciples. Nous savons ainsi que le Seigneur a prié pour nous ! quelle nouvelle pourrait plus nous réjouir ou nous rassurer ?
Et nous ? Avons-nous une prière d’intercession pour ceux que nous aimons ? Sommes-nous prêts à prier pour tous ceux qui en ont ou auront besoin même si nous ne les connaissons pas ou pas encore ? Notre cœur est-il assez généreux pour s’élargir ainsi à toute humanité pauvre ou blessée ?
21 Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi.
Et maintenant voici le contenu de la prière : le Christ intercède pour que le Père fasse grandir en nous la communion. Mais il ne s’agit pas de n’importe quelle communion, il prend comme référence la communion qui existe entre les personnes divines, communion si parfaite que tout en respectant l’intégrité de chacune de ces trois personnes elle crée entre elles une parfaite unité qui nous fait affirmer le mystère de la Sainte Trinité : un seul Dieu et trois personnes.
Et nous ? Somes-nous désireux d’une telle communion ? C’est ce que le Seigneur nous invite à vivre dans le grand commandement :
Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. (Jn 13, 34)
Qu’ils soient un en nous, eux aussi,
Le désir du Seigneur est de nous intégrer à la grande communion divine qui unit depuis toujours et pour toujours le Père, le Fils et le Saint Esprit.
Nous devons comprendre qu’en priant ainsi c’est à la vie éternelle que Dieu nous invite. Le Seigneur nous annonce jusqu’où doit aller notre espérance : nous sommes destinés à la divinisation. Notre Dieu, qui nous a créés à son image, veut maintenant faire de nous des fils dans le Fils et ne faire plus qu’un avec nous, sans que nos disparaissions, mais tout en nous respectant Il nous transforme, il nous divinise !
Et nous ? Quelle est notre espérance ? Avons-nous suffisamment de foi en Dieu pour croire qu’Il peut nous entrainer jusque dans sa propre vie, la vie éternelle.
pour que le monde croie que tu m’as envoyé.
Après le type de prière, le contenu et son implication, voici maintenant le but de cette prière : faire de chaque disciple un témoin de la communion divine, de l’amour que Dieu a pour nous pour que nous devenions nous aussi des participants de cet amour. Notre union avec nos frères et avec Dieu sera le principal témoignage, le principal signe qui permet à un homme de connaitre l’amour de Dieu, de recevoir cet amour et de choisir d’y répondre.
Et nous ? Sommes-nous prêts à participer à ce grand objectif de Dieu ? Sommes-nous prêts à devenir ses témoins ? N’est-ce pas ce que Le Seigneur exprime ultimement avant son ascension :
08 Mais vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. (Ac 1, 8)
22 Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes UN :
Le Seigneur aborde un deuxième thème dans sa conversation avec le Père. Après avoir parlé d’unité, Il parle de gloire. Mais il le fait de la même façon. Il a d’abord dit : comme il y a unité entre le Père et le Fils, il doit y avoir unité entre les disciples. Maintenant il parle de la gloire donnée par le Père au Fils et la même donnée par le Fils aux disciples. Mais quelle est cette gloire ? La gloire est la manifestation de la toute puissance parfaite de Dieu dans un monde limité et abimé par le péché. Le père a glorifié le Fils en lui donnant de faire des signes, plus encore en lui donnant de proclamer sa Parole et ultimement en offrant sa vie et en la reprenant :
17 Voici pourquoi le Père m’aime : parce que je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau.
18 Nul ne peut me l’enlever : je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau : voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père. » (Jn 10, 18)
Et c’est ainsi que nous allons être glorifié : en faisant des signes (il ne s’agit pas tant de guérison ou de miracles visibles mais de sacrement et de miracles invisibles spirituels : faire d’un homme un fils de Dieu par le baptême, faire d’un peu de pain le corps du Christ par l’Eucharistie, faire de deux être humain une unité nouvelle par le mariage…) En proclamant la Parole que nous avons reçue :
15 Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître. (Jn 15, 15)
Et ultimement en donnant notre vie comme il l’a fait (là encore il ne s’agit pas tant de mort que d’abandon) :
23 Il leur disait à tous : « Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive.
24 Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi la sauvera. (Jn 9, 23-24)
Et nous ? Comment vivons-nous cette gloire reçue au jour de notre baptême et par chaque grâce divine ? Comment témoignons-nous de l’amour infini de Dieu dans nos vies : quels gestes, quelles paroles quel abandon dans la confiance et l’obéissance témoignent de la gloire de Dieu en nous ?
23 moi en eux, et toi en moi. Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé,
Le Seigneur reprend presque mot pour mot ce qu’Il a dit précédemment mais avec un petit changement : il ne s’agit plus de croire (cf v 21) mais de savoir. Ainsi il ne s’agit plus de la foi, connaissance obscure mise dans le cœur de l’homme par grâce de Dieu et qui lui permet d’adhérer aux vérités révélées par Dieu, mais de savoir, connaissance devenue claire non par une démonstration intellectuelle, scientifique ou autre, mais par une expérimentation. L’homme qui reçoit du Christ la gloire qui vient du Père expérimente en lui qu’il est fait pour la vie divine. Nous n’en avons pas le droit car nous ne sommes que des créatures, mais nous en avons le désir et l’aspiration à cause de l’amour que Dieu met en nous et de l’amour que nous lui rendons, amour qui invite à l’unité et à la communion. Dans la grâce de Dieu ce désir est assouvi, cette aspiration devient réalité, et nous expérimentons que là et là seul se trouve pour nous le vrai bonheur et la vraie vie, Dieu seul peut nous les procurer et c’est pour cela que le Christ prie dans ce texte.
Et nous ? Prenons le temps de réaliser tout ce que le Seigneur fait pour nous, fait en nous. Prenons le temps de comprendre quel amour cela représente, laissons-nous aimer ainsi et accueillons cet amour.
et que tu les as aimés comme tu m’as aimé.
C’est quelque chose qui donne le vertige : entendre le Fils lui-même affirmer que nous sommes aimés du même amour qui unit le Père et le Fils : l’amour de Dieu est tel que les fils adoptifs sont aimés comme le Fils par nature ! l’amour de Dieu est tel que la créature est aimée comme Dieu ! L’amour de Dieu est tel que rien, pas même le péché n’a pu altérer ou diminuer l’amour de Dieu pour nous. C’est ce que la liturgie de Pâques chante émerveillée dans « l’exultet » pour annoncer le mystère : « pour racheter l’esclave Il a livré le Fils ».
Et nous ? Comment accueillons-nous cet amour infini qui fait de nous des fils ? Et comment nous comportons-nous authentiquement en fils pour montrer à notre Père tout l’amour que nous avons pour Lui ?
24 Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, ils soient eux aussi avec moi,
Voici une Parole que nous avons déjà entendue dans la bouche du Seigneur :
03 Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi. (Jn 14, 3)
C’était exprimé comme une promesse, c’est maintenant l’objet d’une prière au Père. Cela ne doit pas nous faire douter de cette réalité car le Père exauce toujours la prière du Fils comme il l’a déclaré lui-même :
Alors Jésus leva les yeux au ciel et dit : « Père, je te rends grâce parce que tu m’as exaucé.
42 Je le savais bien, moi, que tu m’exauces toujours ; mais je le dis à cause de la foule qui m’entoure, afin qu’ils croient que c’est toi qui m’as envoyé. »
(Notons que là encore il s’agit de faire croire que le Christ est envoyé du Père.)
C’est parce qu’il y a ce plein accord entre les volontés du Père et du Fils et donc que le Père exauce toujours le Fils que celui-ci peut dire, sans être intransigeant ou « enfant gâté » : « je veux ». La formulation de ce désir de ce souhait est aussi affirmation de la volonté du Père qui exauce toujours les demandes de son Fils car ils ont des volontés parfaitement unies.
Là encore, ce dont parle le Seigneur ce n’est pas d’un lieu sur terre, mais de l’éternité partagée dans le cœur de Dieu.
Et nous ? Savons-nous écouter et ajuster notre volonté pour qu’elle corresponde au plan de Dieu ? Sommes-nous suffisamment dans la foi pour croire que nous serons exaucés ? rappelons-nous la parole du Seigneur :
24 C’est pourquoi, je vous le dis : tout ce que vous demandez dans la prière, croyez que vous l’avez obtenu, et cela vous sera accordé. (Mc 11, 24)
et qu’ils contemplent ma gloire, celle que tu m’as donnée parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde.
Ainsi c’est dans cette éternité bienheureuse que le lien entre l’unité et la gloire se fait car c’est précisément l’unité du Fils avec le Père qui est leur gloire et c’est ce que nous contemplerons. Amour, unité, gloire, voilà des façons d’approcher le mystère de la saint Trinité que nous pourrons contempler cœur à cœur pour l’éternité.
Et nous ? Pouvons-nous nous émerveiller d’être invités à une si grande grâce ? Comment rendons-nous grâce dès maintenant pour ce qui nous est promis ?
25 Père juste, le monde ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu,
Attention, dans le langage de la Bible, « connaitre » n’est pas tant un acte d’intelligence qu’une expérience d’union et donc d’amour. Ainsi quand le premier Testament parle d’union conjugale il dit simplement par exemple :
01 L’homme connut Ève, sa femme : elle devint enceinte, et elle mit au monde Caïn. (Gn 4, 1)
S’il ne s’agit pas seulement d’union sexuelle, il s’agit bien d’une expérience commune, d’une union sous un rapport ou un autre qui dépasse le savoir et devient un acquis par expérience. Ainsi le monde (dont le Seigneur a fait par deux fois déjà mention pour qu’il croie et qu’il sache que le Fils est envoyé du Père) n’a pas fait l’expérience de Dieu, mais le Christ Lui, bien plus que de savoir l’existence ou la volonté du Père l’a rencontré personnellement et est uni a Lui.
Alors ? Comprenons-nous et acceptons-nous que le Christ soit non seulement notre intercesseur mais notre médiateur, notre seul chemin vers le Père ?
et ceux-ci ont reconnu que tu m’as envoyé.
L’expérience du disciple n’est pas tout à fait la même que celle du Fils mais à travers Lui, grâce à Lui (au sens fort du mot grâce) le disciple expérimente quelque chose du Père qui est à l’origine de la mission du Fils dans le monde. Ils connaissent (au sens biblique) le Christ avec qui ils vivent depuis trois ans, et en Lui ils découvrent l’envoyé du Père et font donc une expérience de l’amour du Père médiatisée par le Fils.
Et nous ? Comment à travers notre expérience du Christ en nous (spécialement par la grâce du baptême et ultimement à chaque Eucharistie) découvrons-nous que nous avons un Père qui est Dieu et qui veut nous connaître, nous aimer et nous sauver ?
26 Je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai connaître,
Le nom est plus qu’une « étiquette » qui désigne, il est l’expression de l’être même. C’est pour cela que Dieu donne non pas un nom mais une description de Lui à Moïse lors de sa manifestation dans le buisson ardent :
Ils vont me demander quel est son nom ; que leur répondrai-je ? »
14 Dieu dit à Moïse : « Je suis qui je suis. Tu parleras ainsi aux fils d’Israël : “Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est : JE-SUIS”. » (Ex 3, 13-14)
Mais ici Jésus affirme qu’il nous a fait connaître le nom même de Dieu. Comment ne pas comprendre que ce qui peut le mieux exprimer qui est Dieu, c’est justement ce nom de « Père » ? Sans doute cela nous demande-t-il une conversion car ce n’est pas une comparaison avec les pères terrestres mais le contraire : Père est le nom de Dieu que par comparaison nous donnons à nos pères de la terre.
Le Seigneur Jésus insiste sur le fait qu’Il continuera à le faire connaître, ce qui fait écho à cette autre promesse :
Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. (Mt 28, 20)
La mission tout entière du sauveur semble tenir dans cette connaissance au sens fort qu’il établit avec le Père, comment en effet nous faire rencontrer le Père sans préalablement nous sauver de la mort et du péché, mais à quoi nous servirait-il d’être ainsi délivrés si cela ne nous permettait pas de partager la vie éternelle du Père, de le rencontrer et de le connaître ? Et la mission du Christ ne sera finie que lorsque la victoire sera totalement accomplie :
24 Alors, tout sera achevé, quand le Christ remettra le pouvoir royal à Dieu son Père, après avoir anéanti, parmi les êtres célestes, toute Principauté, toute Souveraineté et Puissance.
25 Car c’est lui qui doit régner jusqu’au jour où Dieu aura mis sous ses pieds tous ses ennemis.
26 Et le dernier ennemi qui sera anéanti, c’est la mort,
27 car il a tout mis sous ses pieds. Mais quand le Christ dira : « Tout est soumis désormais », c’est évidemment à l’exclusion de Celui qui lui aura soumis toutes choses.
28 Et, quand tout sera mis sous le pouvoir du Fils, lui-même se mettra alors sous le pouvoir du Père qui lui aura tout soumis, et ainsi, Dieu sera tout en tous. (1 Co 15, 24-28)
Ce texte un peu long explique bien le lien entre le Père et le Fils : le Père soumet au Fils tous ses ennemis c’est-à-dire ceux qui s’opposent à son règne, à son tour le Fils remet le règne aux mains du Père ce qui montre leur parfaite unité jusque dans le règne. Mais à travers Lui c’est toute l’humanité que le Christ remet au Père pour qu’il soit uni à chacun et règne en tous. Ainsi chaque homme fera l’expérience de Dieu, il connaîtra Dieu. Donc le Christ jusqu’à la fin fera connaitre le nom du Père.
Alors…quand un fils dit « père » ou « papa », quand un paroissien dit à ses prêtres « père » ce qu’il dit en fait c’est « toi qui es pour moi sur la terre l’image de ce que Dieu dans le ciel est pour tout homme » … Pensons-y pour que ce mot ne soit pas galvaudé, pour honorer nos parents comme il convient pour renvoyer à leurs responsabilités, prêtres et parents et pour les appeler ainsi pour de bonnes raisons.
pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que moi aussi, je sois en eux. »
Voici qu’après avoir parlé d’unité et de gloire, c’est d’amour que le Christ parle maintenant toujours dans cette même comparaison : ce qui est entre le Père et le Fils doit exister aussi entre le Fils et ses disciples. Mais la particularité ici c’est que l’amour trouve toujours son origine en Dieu le Père et que le fils n’est alors ni plus ni moins que cet amour du Père pour nous.
Alors… Prenons le temps de découvrir le Christ présent en nous, voyons en lui l’amour du Père et nous découvrirons ce que ce nom de Père peut réellement signifier pour nous !
En guise de conclusion :
nous entrons avec ce texte dans l’intimité même de Dieu. Nous le faisons tout d’abord en découvrant la prière du Fils pour son Père : il s’agit d’un dialogue amoureux entre deux personnes parfaitement unies l’une à l’autre, mais d’un dialogue qui n’est jamais repli sur soi car il est aussi intercession pour l’humanité.
Le Christ parle d’unité, de gloire et d’amour toujours en comparant ce qui se vit en Dieu, entre le Père et le Fils et ce qui se passe dans l’Eglise, entre le Christ et ses disciples. Il est donc le parfait médiateur qui doit offrir le Père au monde et le monde (ou du moins ceux qui dans le monde veulent bien le recevoir) au Père.
Mais en faisant cela le Christ va plus loin encore en nous révélant le nom et donc le visage de notre Dieu : il est Père ! Père du Fils unique d’abord mais aussi Père de chaque homme qui est d’abord créé à son image, mais qui ensuite est extirpé de la condition de créature et d’image pour devenir authentiquement fils. Ainsi nous avons tous notre origine en Dieu qui est notre créateur et donc le père de tous, mais il devient authentiquement Père quand nous le laissons venir à nous et nous sauver, s’unir à nous et nous communiquer sa gloire et enfin quand par un amour qui devient alors réciproque nous le laissons vivre en nous avec son Fils qui s’est livré pour nous.